Des échos de la récollection des Consacrés, le 23.11.2024.
Quel est ce rayon de soleil qui éclaire ce samedi hivernal du 23 novembre ? c’est la joie d’une belle rencontre, faite d’amitié, de joie, de partage, d’écoute et de prière …. Il s’agit, bien sûr, de la traditionnelle journée de récollection des Consacrés, réunis à OSNY sous la houlette de notre Père évêque, Monseigneur Benoît BERTRAND.
Dès l’arrivée dans une salle bien aménagée, une boisson chaude nous attend et nous réconforte. Après une introduction priante préparée par les communautés d’Argenteuil, Sœur Pascale salue notre nouvel évêque qui, malgré un agenda bien rempli, a tenu à vivre avec nous ce temps de grâce. Oui, cette journée nous est offerte comme un cadeau.
Avant de relire avec nous la Parabole du Bon Samaritain, Monseigneur nous précise les 3 dimensions d’une récollection :
- Une récollection est un temps pour déposer nos préoccupations, un temps pour nous et un temps pour Dieu : « Viens à l’écart, je parlerai à ton cœur. »
- Une récollection est un enjeu : celui de la Foi. Demandons une Foi active et généreuse.
- Une récollection se vit avec 4 acteurs :
- L’Esprit – Saint, le maître intérieur. Laissons-nous conduire par l’Esprit.
- L’Ecriture, qui devient Parole vivifiante. Parle Seigneur, ton Serviteur écoute.
- Nous tous. Alors prions les uns pour les autres
- Le Prédicateur, au service de notre relation au Seigneur
Nous voilà prêts à faire route avec un malheureux voyageur, entre Jérusalem et Jéricho, à suivre un véritable coupe-gorge de 30 km. Deux questions encadrent ce récit :
- La question du docteur de la loi : qui est mon prochain ?
- La question de Jésus au verset 36.
Alors que les 2 premiers voyageurs sont les symboles de notre impuissance devant les personnes vulnérables, le 3e voyageur, un Samaritain s’arrête et regarde avec son cœur. Il est pris aux entrailles comme Jésus devant la veuve de Naïm. Devant la souffrance, la maladie, 3 attitudes progressives, graduelles :
- V.33 « Il vit, il fut saisi de compassion ». Nous sommes appelés à nous laisser émouvoir par la misère.
- V.34 : le coup de cœur ne suffit pas. Il nous faut rejoindre l’autre par le toucher. Prendre soin comme une mère prend soin. Prendre soin demande humilité, sensibilité, générosité, délicatesse. On bascule de l’émotion à l’action.
- V.35 : il passe le relais.
- Ces 3 attitudes progressives entraînent un retournement, un renversement. Et pourquoi Jésus renverse-t-il ainsi les choses. Le prochain, celui qui se fait proche, n’est-il pas Dieu lui-même qui s’approche de nous ?
Cette méditation entraîne 3 remarques, 3 dégagements :
- Nous sommes renvoyés aux 7 œuvres de Miséricorde (cf. Mt25). A quoi sommes-nous attentifs ? Quelles sont nos peurs ? Quels pas sont à faire ?
- Nous sommes invités à nous garder d’une pseudo-miséricorde : protéger l’agresseur plutôt que la victime, fermer les yeux, laisser faire. Mais il n’y a pas de miséricorde sans justice. Car la Miséricorde est la vérité révélée.
- La Miséricorde ne peut pas être une fuite de notre vie. Elle est gratuite, elle n’oblige pas à la reconnaissance. Le Samaritain ne reste pas à l’auberge car il aurait pu être remercié. Il reconnaît sa finitude. Il passe le relais.
Après ce temps de lecture et d’interpellations, nous sommes appelés à un temps d’intériorisation et de silence avec 3 pistes :
- Qu’est-ce qui m’a touché, marqué, ému ?
- Je suis invité à faire mémoire d’une rencontre avec un petit, un pauvre. En quoi cette rencontre m’a fait grandir ?
- Quel charisme, quel don le Seigneur m’a-t-il donné pour entrer en relation ?
Ce temps de prière personnel s’achève par la prière par excellence de la Communauté, l’Eucharistie célébrée à la Chapelle de l’école.
Suivent ensuite des agapes qui sont un véritable festin de Babette : une grande table, richement garnie, éveille nos papilles et nous offre une variété de mets.
Puis, après avoir ainsi fortifié nos âmes et nos corps, nous sommes en piste pour l’après-midi. Un quizz artistique pour repérer les œuvres de miséricorde dans une tableau du CARAVAGE et c’est parti. En route pour un autre parcours qui nous conduit à Rome, au synode auquel notre Père évêque a participé. Tout d’abord il nous partage son émotion, sa joie aussi d’avoir pu vivre cette expérience qui a dilaté son esprit et son cœur. Puis il nous livre quelques aspects plus concrets :
- La méthode : celle de la conversation dans l’Esprit avec des prises de paroles libres (de 3 minutes)
- 4 mots donnés au début : fidélité à l’unité de la Foi, honnêteté dans les prises de Parole, créativité pour l’Eglise aujourd’hui, réalisme.
- La synodalité présentée comme prophétie sociale
- Des ombres qui ont pesé sur l’assemblée : le document publié en 2023sur le mariage des homosexuels
- Des manques : on a peu parlé des jeunes et des pauvres.
3 points sur lesquels le synode attire l’attention :
- 1. Nos processus de décision qu’il faudrait soigner
- 2. La question des ministères qui est à travailler.
- 3. Les questions œcuméniques
Nous comprenons qu’un synode est un lieu saint, une terre sainte, une prière, une liturgie.
Une belle conviction pour conclure : voir l’Eglise en Marie et voir Marie en l’Eglise.
Un partage en petits groupes nous permet de réagir à cet exposé et de poser nos questions à notre intervenant.
Pour terminer, Monseigneur nous engage à avancer dans une culture de l’écoute, du dialogue et à travailler ensemble avec humilité et simplicité au service de la Mission. Que la culture synodale se développe !
Puis, après une belle prière finale, c’est le retour au quotidien, avec des pistes de réflexion et d’action.
MERCI MONSEIGNEUR.
De Sœur Bénédicte FERBACH
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