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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 14:36
MESSAGE DE BENOÎT XVI POUR LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er JANVIER 2009

COMBATTRE LA PAUVRETÉ, CONSTRUIRE LA PAIX

1. Au début de cette nouvelle année, je désire adresser à tous mes vœux de paix et, par ce Message, inviter chacun à réfléchir sur le thème: Combattre la pauvreté, construire la paix. Mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 1993, avait déjà souligné les répercussions négatives que la situation de pauvreté de populations entières finit par avoir sur la paix. De fait, la pauvreté figure souvent parmi les facteurs qui favorisent ou aggravent les conflits, y compris armés. À leur tour, ces derniers alimentent de tragiques situations de pauvreté. « Une autre menace réelle pour la paix se confirme dans le monde et devient de plus en plus grave – écrivait Jean-Paul II: – de nombreuses personnes et même des populations entières vivent aujourd'hui dans des conditions d'extrême pauvreté. L'inégalité entre riches et pauvres est devenue plus évidente, même dans les pays économiquement les plus développés. Il s'agit là d'un problème qui s'impose à la conscience de l'humanité, car la situation dans laquelle se trouvent nombre de personnes offense leur dignité foncière et, en conséquence, compromet le progrès authentique et harmonieux de la communauté mondiale ».[1]

2. Dans ce contexte, combattre la pauvreté implique donc une prise en considération attentive du phénomène complexe de la mondialisation. Cette prise en compte est importante déjà du point de vue méthodologique, parce qu'elle invite à utiliser le fruit des recherches menées par les économistes et les sociologues sur les divers aspects de la pauvreté. La référence à la mondialisation devrait, également, revêtir un sens spirituel et moral, car elle nous pousse à considérer les pauvres dans la perspective consciente que nous participons tous à un unique projet divin, celui de la vocation à construire une unique famille dans laquelle tous – individus, peuples et nations – règlent leurs comportements en les basant sur les principes de fraternité et de responsabilité.

Dans cette perspective, il est nécessaire d'avoir une vision ample et détaillée de la pauvreté. Si la pauvreté n'était que matérielle, les sciences sociales, qui nous aident à mesurer les phénomènes sur la base de données de caractère surtout quantitatif, seraient suffisantes pour en éclairer les caractéristiques principales. Nous savons cependant qu'il existe des pauvretés immatérielles, qui ne sont pas la conséquence directe et automatique de carences matérielles. Par exemple, dans les sociétés riches et avancées, se trouvent des phénomènes de marginalisation, de pauvreté relationnelle, morale et spirituelle: il s'agit de personnes intérieurement désorientées, qui connaissent diverses formes de malaise malgré le bien-être économique. Je pense, d'une part, à ce qu'on appelle le « sous-développement moral » [2] et, de l'autre, aux conséquences négatives du « surdéveloppement ».[3] Je n'oublie pas non plus que, dans les sociétés dites « pauvres », la croissance économique est souvent freinée par des obstacles culturels, qui ne permettent pas une utilisation correcte des ressources. Il demeure vrai, quoi qu'il en soit, que toute forme de pauvreté non choisie prend racine dans le manque de respect envers la dignité transcendante de la personne humaine. Quand l'homme n'est pas considéré dans l'intégralité de sa vocation et que les exigences d'une véritable « écologie humaine » [4] ne sont pas respectées, les dynamiques perverses de la pauvreté se déclenchent aussi, comme cela apparaît évident dans certains domaines que j'évoquerai brièvement.

Pauvreté et implications morales

3. La pauvreté est souvent mise en relation, comme étant sa cause directe, avec la croissance démographique. En conséquence de quoi, sont mises en œuvre des campagnes de réduction des naissances, conduites au niveau international, recourant aussi à des méthodes qui ne respectent ni la dignité de la femme ni le droit des époux à choisir de manière responsable le nombre de leurs enfants [5] et souvent même, ce qui est plus grave, qui ne respectent pas le droit à la vie. L'élimination de millions d'enfants non-nés, au nom de la lutte contre la pauvreté, constitue en réalité la disparition des plus pauvres parmi les êtres humains. Face à cela, le fait est qu'en 1981, environ 40% de la population mondiale vivait au-dessous du seuil de pauvreté absolue, tandis qu'aujourd'hui ce pourcentage a diminué de moitié et que sont sorties de la pauvreté des populations que caractérise, entre autres, une forte augmentation démographique. Cette donnée met en évidence que les ressources existeraient pour résoudre le problème de la pauvreté, même en présence d'une croissance de la population. Il ne faut pas oublier que, depuis la fin de la seconde Guerre mondiale jusqu'à nos jours, la population sur la terre a augmenté de quatre milliards et que, dans une large mesure, ce phénomène concerne des pays qui ont récemment émergés sur la scène internationale comme de nouvelles puissances économiques et qui ont connu un développement rapide précisément grâce au nombre élevé de leurs habitants. En outre, parmi les Nations les plus développées, celles qui ont les taux de natalité les plus élevés jouissent des meilleures potentialités de développement. En d'autres termes, il apparaît que la population est une richesse et non un facteur de pauvreté.

4. Une autre source de préoccupation est constituée par les maladies pandémiques comme, par exemple, la malaria, la tuberculose et le sida, qui, dans la mesure où elles frappent les secteurs productifs de la population, influent grandement sur l'aggravation des conditions générales du pays. Les tentatives pour freiner les conséquences de ces maladies sur la population n'atteignent pas toujours des résultats significatifs. Il arrive, en outre, que les pays victimes de certaines de ces pandémies doivent subir, pour y faire face, le chantage de ceux qui conditionnent les aides économiques à la mise en œuvre de politiques contraires à la vie. Il est en particulier difficile de combattre le sida, qui est une cause dramatique de pauvreté, si les problématiques morales liées à la diffusion du virus ne sont pas affrontées. Il faut en premier lieu mettre en œuvre des campagnes qui éduquent, surtout les jeunes, à une sexualité qui soit conforme à la dignité de la personne; des initiatives réalisées en ce sens ont déjà obtenu des résultats significatifs, en faisant diminuer la diffusion du VIH. Il faut ensuite mettre à la disposition des peuples pauvres les médicaments et les soins nécessaires; ce qui suppose un engagement fort en faveur de la recherche médicale et des innovations thérapeutiques, ainsi qu'une application souple, quand cela s'avère nécessaire, des règles internationales qui régissent la propriété intellectuelle, afin de garantir à tous les soins sanitaires de base nécessaires.

5. Un troisième domaine, qui est l'objet d'attention dans les programmes de lutte contre la pauvreté et qui en manifeste la dimension morale intrinsèque, est la pauvreté des enfants. Quand la pauvreté frappe une famille, les enfants en sont les victimes les plus vulnérables: presque la moitié des personnes qui vivent dans la pauvreté absolue est aujourd'hui constituée par des enfants. Considérer la pauvreté en se mettant du côté des enfants conduit à retenir comme prioritaires les objectifs qui les intéressent plus directement comme, par exemple, l'attention aux mères de famille, le travail éducatif, l'accès aux vaccins, aux soins médicaux et à l'eau potable, la sauvegarde de l'environnement et, surtout, l'engagement pour la défense de la famille et pour la stabilité des relations en son sein. Quand la famille s'affaiblit, les préjudices retombent inévitablement sur les enfants. Là où la dignité de la femme et de la mère n'est pas protégée, ceux qui en subissent les conséquences, ce sont d'abord et toujours les enfants.

6. Un quatrième domaine qui, du point de vue moral, mérite une particulière attention est la relation qui existe entre le désarmement et le développement. Le niveau global actuel des dépenses militaires des États est préoccupant. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le souligner, le fait est que « les immenses ressources matérielles et humaines engagées pour les dépenses militaires et pour les armements sont en réalité soustraites aux projets de développement des peuples, spécialement à ceux qui sont les plus pauvres et qui ont le plus besoin d'aide. Cela va à l'encontre de ce que la Charte des Nations-Unies elle-même affirme, quand elle engage la communauté internationale et les États en particulier, “à favoriser l'établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationale en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde” (art. 26) ».[6]

Cet état de chose n'aide pas mais, au contraire, il constitue un obstacle sérieux à la poursuite des grands objectifs de développement de la communauté internationale. En outre, une croissance excessive des dépenses militaires risque d'accélérer une course aux armements qui provoque des poches de sous-développement et de désespoir, se transformant ainsi paradoxalement en facteurs d'instabilité, de tension et de conflit. Comme l'a sagement déclaré mon vénéré prédécesseur Paul VI, « Le développement est le nouveau nom de la paix ».[7] Les États sont donc appelés à réfléchir sérieusement sur les raisons les plus profondes des conflits, souvent allumés par l'injustice, et à y remédier par une autocritique courageuse. Si l'on parvient à une amélioration des relations, cela devrait permettre une réduction des dépenses d'armements. Les ressources économisées pourront être destinées à des projets de développement des personnes et des peuples plus pauvres et nécessiteux: l'engagement consenti en ce sens est un engagement pour la paix au sein de la famille humaine.

7. Un cinquième domaine relatif à la lutte contre la pauvreté matérielle concerne la crise alimentaire actuelle, qui compromet la satisfaction des besoins élémentaires. Cette crise n'est pas tant caractérisée par l'insuffisance de nourriture, mais davantage par les difficultés d'accès à celle-ci et par des mouvements spéculatifs et, donc, aussi par un déficit de coordination des institutions politiques et économiques en mesure de faire face aux nécessités et aux urgences. La malnutrition peut aussi entraîner de graves dommages psychophysiques aux populations, privant de nombreuses personnes des énergies nécessaires pour sortir, sans une aide particulière, de leur situation de pauvreté. La conséquence est que ces populations ne sont pas en mesure de sortir seules de leur sous-développement. Cela contribue à élargir la fourchette des inégalités, provoquant des réactions qui risquent de devenir violentes. Ces dernières années, les données sur l'évolution de la pauvreté relative indiquent toutes un accroissement de l'écart entre riches et pauvres. Les causes principales de ce phénomène sont sans doute, d'une part, le changement technologique, dont les bénéfices se concentrent dans la zone la plus élevée de la distribution du revenu et, d'autre part, la dynamique des prix des produits industriels, qui augmentent beaucoup plus rapidement que les prix des produits agricoles et des matières premières que possèdent les pays les plus pauvres. Il arrive ainsi que la majeure partie de la population des pays les plus pauvres souffre d'une double marginalisation: en termes de revenus plus bas et de prix plus élevés.

Lutte contre la pauvreté et solidarité globale

8. L'une des voies maîtresses pour construire la paix est une mondialisation ayant pour objectif les intérêts de la grande famille humaine.[8] Cependant pour gérer ainsi la mondialisation, il faut une forte solidarité globale [9] entre pays riches et pays pauvres, de même qu'au sein de chaque pays, même s'il est riche. Un « code éthique commun » [10] est nécessaire, dont les normes n'auraient pas seulement un caractère conventionnel, mais seraient enracinées dans la loi naturelle inscrite par le Créateur dans la conscience de tout être humain (cf. Rm 2, 14-15). Ne nous sentons-nous pas appelés, chacun, au fond de notre conscience, à apporter notre propre contribution au bien commun et à la paix sociale ? La mondialisation élimine certaines barrières, mais cela ne signifie pas qu'elle ne puisse pas en construire de nouvelles; elle rapproche les peuples, mais la proximité territoriale et temporelle ne crée pas, de soi, les conditions d'une véritable communion et d'une paix authentique. La marginalisation des pauvres de la planète ne peut trouver de remède valide dans la mondialisation que si chaque homme se sent personnellement blessé par les injustices existant dans le monde et par les violations des droits de l'homme qui y sont liées. L'Église, qui est « signe et instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain »,[11] continuera à offrir sa contribution afin que soient dépassées les injustices et les incompréhensions et qu'advienne un monde plus pacifique et plus solidaire.

9. Dans le domaine du commerce international et des transactions financières, des processus sont aujourd'hui en place qui permettent une intégration positive des économies, ce qui contribue à l'amélioration des conditions générales; mais il y a aussi des processus en sens inverse, qui suscitent des divisions entre les peuples et la marginalisation, créant ainsi de dangereux risques de guerres et de conflits. Dans les décennies qui ont suivi la seconde Guerre mondiale, le commerce international des biens et des services s'est accru de manière extrêmement rapide, avec un dynamisme qui n'avait jamais eu de précédents au cours de l'histoire. Une grande partie du commerce mondial concernait les pays d'industrialisation ancienne, auxquels se sont ajoutés de manière significative de nombreux pays émergents qui en sont devenus des acteurs importants. Mais d'autres pays, dont le revenu est bas, demeurent largement en marge des mouvements d'échanges commerciaux. Leur croissance s'est trouvée ralentie par la chute rapide, dans les dernières décennies, du cours des matières premières qui représentent la quasi totalité de leurs exportations. Dans ces pays, africains pour la plupart, la dépendance par rapport aux exportations des matières premières continue à représenter un puissant facteur de risque. Je voudrais ici renouveler un appel afin que tous les pays aient les mêmes possibilités d'accès au marché mondial, en évitant toute exclusion et toute marginalisation.

10. Une réflexion similaire peut être conduite à propos du domaine financier, qui concerne l'un des aspects premiers du phénomène de la mondialisation, grâce au développement de l'électronique et aux politiques de libéralisation des flux monétaires entre les différents pays. La fonction objectivement la plus importante de la finance, celle qui consiste à soutenir à long terme la possibilité d'investissements et donc de développement, se révèle aujourd'hui tout à fait fragile: elle subit les contrecoups négatifs d'un système d'échanges financiers – au niveau national et mondial – basé sur une logique du très court terme, qui a pour but l'accroissement de la valeur des activités financières et se concentre sur la gestion technique des diverses formes de risque. La récente crise démontre aussi comment l'activité financière est parfois guidée par des logiques purement auto-référencées et dépourvues de considération, à long terme, pour le bien commun. Le nivellement des objectifs des opérateurs financiers mondiaux à l'échelle du très court terme, diminue la capacité de la finance de jouer son rôle de pont entre le présent et l'avenir, pour soutenir la création de nouvelles possibilités de production et de travail sur une longue période. Une finance limitée au court terme et au très court terme devient dangereuse pour tous, même pour ceux qui réussissent à en tirer profit dans les périodes d'euphorie financière.[12]

11. Il ressort de tout cela que la lutte contre la pauvreté exige une coopération aussi bien sur le plan économique que sur le plan juridique qui permette à la communauté internationale et en particulier aux pays pauvres de trouver et de mettre en œuvre des solutions coordonnées pour affronter ces problèmes en donnant un cadre juridique efficace à l'activité économique. Elle requiert en outre des incitations pour créer des institutions efficaces et participatives, ainsi que des soutiens pour lutter contre la criminalité et promouvoir une culture de la légalité. On ne peut nier, par ailleurs, que les politiques fondées sur l'assistance sont à l'origine de nombreux échecs dans l'aide aux pays pauvres. Investir dans la formation des personnes et développer sur un mode inclusif une culture spécifique de l'initiative constitue actuellement, semble-t-il, la démarche appropriée à moyen et long terme. Si, pour se développer, les activités économiques ont besoin d'un contexte favorable, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas accorder d'attention aux problèmes du revenu. Si l'on a fort à propos souligné que l'accroissement du revenu par tête ne peut pas constituer de manière absolue la fin de l'action politico-économique, on ne doit pas pour autant oublier que celui- ci représente un moyen important pour atteindre l'objectif de la lutte contre la faim et l'extrême pauvreté. À cet égard, doit être écartée comme une illusion l'idée selon laquelle une politique de pure redistribution des richesses existantes puisse résoudre le problème définitivement. Dans une économie moderne, en effet, la valeur de la richesse dépend dans une importante mesure de sa capacité de créer du revenu pour le présent et pour l'avenir. La création de valeurs devient donc une obligation incontournable, dont il faut tenir compte pour lutter de manière efficace et durable contre la pauvreté matérielle.

12. Mettre les pauvres à la première place suppose, enfin, que les acteurs du marché international construisent un espace où puisse se développer une juste logique économique, et que les acteurs institutionnels mettent en œuvre une juste logique politique ainsi qu'une correcte logique de participation capable de valoriser la société civile, locale et internationale. Les Organismes internationaux eux-mêmes reconnaissent de nos jours combien sont précieuses et profitables les initiatives économiques de la société civile ou des administrations locales pour permettre la sauvegarde et l'insertion dans la société des couches de population qui, souvent, sont au-dessous du seuil de l'extrême pauvreté et qui, en même temps, sont difficilement atteintes par les aides officielles. L'histoire du développement économique du XXe siècle montre que de bonnes politiques de développement relèvent de la responsabilité des hommes et de la création de synergies positives entre marchés, société civile et États. En particulier, la société civile a un rôle de premier plan dans tout processus de développement, parce que le développement est essentiellement un phénomène culturel et que la culture naît et se développe dans le domaine civil.[13]

13. Comme mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II l'a affirmé, la mondialisation « se présente avec un caractère très marqué d'ambivalence » [14] et elle doit donc être gérée avec une sage vigilance.[15] Cette forme de sagesse requiert que l'on tienne compte en premier lieu des besoins des pauvres de la terre, en mettant fin au scandale de la disproportion entre les problèmes de la pauvreté et les mesures prévues pour les affronter. Cette disproportion, si elle est d'ordre culturel et politique, est avant tout d'ordre spirituel et moral. Souvent, on s'arrête sur les causes superficielles et instrumentales de la pauvreté, sans aller jusqu'au cœur de l'homme où s'enracinent l'avidité et l'étroitesse de vues. Les problèmes du développement, des aides et de la coopération internationale sont parfois envisagés sans qu'il y ait un véritable engagement des personnes, mais simplement comme des questions techniques face auxquelles on se limite à la mise en place de structures, d'accords tarifaires et à la concession de financements anonymes. La lutte contre la pauvreté requiert au contraire des hommes et des femmes qui vivent en profondeur la fraternité et qui soient capables d'accompagner les personnes, les familles et les communautés sur les chemins d'un authentique développement humain.

Conclusion

14. Dans l'encyclique Centisimus annus, Jean-Paul II mettait en garde à propos de la nécessité « d'abandonner la mentalité qui considère les pauvres – personnes et peuples – presque comme un fardeau, comme d'ennuyeux importuns qui prétendent consommer ce que d'autres ont produit. Les pauvres – écrivait-il – revendiquent le droit d'avoir leur part des biens matériels et de mettre à profit leur capacité de travail afin de créer un monde plus juste et plus prospère pour tous ».[16] Dans la réalité mondialisée actuelle, il apparaît avec toujours plus d'évidence que la paix ne se construit que si l'on assure à tous la possibilité d'une croissance raisonnable: tôt ou tard, en effet, tous doivent payer les conséquences des distorsions de systèmes injustes. Seule l'inconscience peut conduire à construire une maison dorée avec tout autour le désert et la désolation. La mondialisation, à elle seule, est incapable de construire la paix et, dans bien des cas, au contraire, elle crée des divisions et des conflits. Celle-ci révèle plutôt un besoin: celui d'être orientée vers un objectif de solidarité profonde qui veut le bien de chacun et de tous. Prise dans ce sens, la mondialisation doit être considérée comme une occasion propice pour réaliser quelque chose d'important dans la lutte contre la pauvreté et pour mettre à la disposition de la justice et de la paix des ressources qui semblaient jusqu'alors inimaginables.

15. Depuis toujours, la doctrine sociale de l'Église s'est préoccupée des pauvres. Au temps de l'encyclique Rerum novarum, il s'agissait principalement des ouvriers de la nouvelle société industrielle; dans le magistère social de Pie XI, de Pie XII, de Jean XXIII, de Paul VI et de Jean-Paul II, ont été mises en lumière de nouvelles pauvretés à mesure que l'horizon de la question sociale se faisait plus vaste, au point de prendre des dimensions mondiales.[17] Il faut considérer cet élargissement de la question sociale au niveau mondial non seulement comme une extension quantitative, mais aussi comme un approfondissement qualitatif concernant la vie de l'homme et les besoins de la famille humaine. Pour cette raison, l'Église, tandis qu'elle suit avec attention les phénomènes actuels de la mondialisation et leur influence sur les pauvretés humaines, montre les nouveaux aspects de la question sociale, non seulement dans leur extension, mais aussi dans leur profondeur, en ce sens qu'ils concernent l'identité de l'homme et sa relation à Dieu. Il s'agit de principes de doctrine sociale qui tendent à mettre en lumière les points de rencontre entre pauvreté et mondialisation et à orienter l'action vers la construction de la paix. Parmi ces principes, il est opportun de rappeler ici, de manière particulière, à la lumière du primat de la charité, l'« amour préférentiel pour les pauvres » [18] dont toute la tradition chrétienne témoigne depuis l'Église des origines (cf. Ac 4, 32-36; 1 Co 16, 1; 2 Co 8-9; Ga 2, 10).

« Que chacun joue le rôle qui lui revient et qu'il ne tarde pas », écrivait en 1891 Léon XIII, en ajoutant: « Quant à l'Église, jamais elle n'abandonnera, en aucune manière, son œuvre ».[19] Cette conscience accompagne encore aujourd'hui l'action de l'Église envers les pauvres, en qui elle reconnaît le Christ,[20] et elle entend sans cesse résonner en son cœur le commandement du Prince de la paix à ses Apôtres: « Vos date illis manducare – donnez-leur vous-mêmes à manger » (Lc 9,13). Fidèle à cette invitation de son Seigneur, la Communauté chrétienne ne manquera jamais de donner à la famille humaine tout entière son soutien dans les élans de solidarité créative, non seulement pour donner le superflu mais surtout pour que changent « les styles de vie, les modèles de production et de consommation, les structures de pouvoir établies qui régissent aujourd'hui les sociétés ».[21] À chaque disciple du Christ, comme aussi à toute personne de bonne volonté, j'adresse donc en ce début d'année un chaleureux appel à élargir l'espace de son cœur vers les nécessités des pauvres et à faire tout ce qu'il est concrètement possible de faire pour leur venir en aide. Car demeure incontestablement vrai le principe selon lequel « combattre la pauvreté, c'est construire la paix ».

Du Vatican, le 8 décembre 2008.

BENEDICTUS PP. XVI 




ORĘDZIE OJCA ŚWIĘTEGO BENEDYKTA XVI

NA ŚWIATOWY DZIEŃ POKOJU
1 STYCZNIA 2009 ROKU
 
 
ZWALCZANIE UBÓSTWA DROGĄ DO POKOJU
 
1. PRAGNĘ RÓWNIEŻ NA POCZĄTKU TEGO NOWEGO ROKU, aby do wszystkich dotarły moje życzenia pokoju i chcę zaprosić tym moim orędziem do wspólnej refleksji nad tematem: Zwalczanie ubóstwa drogą do pokoju. Już mój czcigodny poprzednik Jan Paweł II w Orędziu na Światowy Dzień Pokoju w 1993 roku podkreślił, że negatywne skutki ubóstwa całych narodów stanowią przeszkodę dla pokoju. Rzeczywiście, ubóstwo często jest jednym z czynników sprzyjających konfliktom — również zbrojnym — albo je zaogniających. I odwrotnie, konflikty są przyczyną tragicznych sytuacji ubóstwa. « Coraz powszechniejszym i poważniejszym zagrożeniem dla pokoju w świecie staje się inne jeszcze zjawisko: wielu ludzi, a nawet całe narody żyją dziś w warunkach skrajnego ubóstwa. Nierówności między bogatymi i ubogimi stają się coraz jaskrawsze nawet w krajach najbardziej rozwiniętych gospodarczo. Problem ten musi niepokoić sumienie ludzkości, jako że wielka liczba osób żyje w warunkach, które uwłaczają ich wrodzonej godności, co stanowi przeszkodę dla autentycznego i harmonijnego postępu całej wspólnoty światowej ».1
2. W tym kontekście, aby zwalczać ubóstwo, należy uważnie przyjrzeć się złożonej rzeczywistości globalizacji. Jest to ważne już z punktu widzenia metodologicznego, ponieważ sugeruje, że należy korzystać z rezultatów badań prowadzonych przez ekonomistów i socjologów nad wieloma aspektami ubóstwa. Jednak odniesienie do globalizacji powinno mieć również sens duchowy i moralny, a zatem pobudzać do spojrzenia na potrzeby ubogich ze świadomością, że wszyscy jesteśmy częścią jednego planu Bożego, bo zostaliśmy powołani do tworzenia jednej rodziny, w której wszyscy — jednostki, ludy i narody — tak kształtują swoje zachowania, aby były szanowane zasady braterstwa i odpowiedzialności.
W tej perspektywie trzeba mieć szeroką i precyzyjnie określoną wizję ubóstwa. Gdyby ubóstwo było tylko materialne, wystarczyłoby odwołać się do nauk społecznych, które pomagają określić rozmiary zjawiska na podstawie danych przede wszystkim ilościowych, aby określić jego główne właściwości. Wiemy jednak, że istnieje ubóstwo niematerialne, które nie jest bezpośrednią i automatyczną konsekwencją braków materialnych. W bogatych i rozwiniętych społeczeństwach występują na przykład zjawiska marginalizacji, ubóstwa w dziedzinie relacji, ubóstwa moralnego i duchowego: osoby wewnętrznie zdezo rientowane przeżywają różne formy dyskomfortu, mimo dobrobytu ekonomicznego. Mam tu na myśli z jednej strony to, co jest nazywane « niedorozwojem moralnym »,2 a z drugiej negatywne konsekwencje « szybkiego rozwoju ».3 Nie zapominam przy tym, że w tak zwanych społecznościach « ubogich », wzrost ekonomiczny często jest hamowany przez przeszkody kulturowe, które nie pozwalają na odpowiednie wykorzystanie zasobów. W każdym razie pozostaje prawdą, że każda forma ubóstwa narzuconego jest zakorzeniona w braku szacunku wobec transcendentnej godności człowieka. Jeśli człowieka nie postrzega się w kontekście integralności jego powołania i nie szanuje się wymogów prawdziwej « ekologii ludzkiej »,4 powstają warunki sprzyjające rozwojowi niegodziwych mechanizmów ubóstwa, co widać w niektórych dziedzinach, które pokrótce omówię.

Ubóstwo i jego konsekwencje moralne
 
3. Ubóstwo jest często wiązane z rozwojem demograficznym, który rzekomo miałby być jego przyczyną. Następstwem tego są prowadzone obecnie, na skalę międzynarodową, kampanie mające na celu ograniczenie przyrostu naturalnego również metodami, które nie szanują godności kobiety ani prawa małżonków do odpowiedzialnego decydowania o liczbie potomstwa,5 a co gorsza, często metodami nie szanującymi także prawa do życia. W obliczu tego pozostaje faktem, że w 1981 r. około 40 % ludności na świecie żyło poniżej progu skrajnego ubóstwa, podczas gdy obecnie ten procent zasadniczo zmalał o połowę, co więcej, wyzwoliły się z ubóstwa ludy o znacznym przyroście demograficznym. Dane te wykazują w sposób oczywisty, że istnieją możliwości rozwiązania problemu ubóstwa, nawet przy wzroście liczby ludności. Nie można zapomnieć, że od zakończenia drugiej wojny światowej do dzisiaj, ludność na ziemi wzrosła o cztery miliardy, a to zjawisko w dużej mierze dotyczy państw, które od niedawna pojawiły się na arenie międzynarodowej jako nowe potęgi gospodarcze i mogły szybko się rozwinąć właśnie dzięki dużej liczbie mieszkańców. Ponadto, wśród krajów najbardziej rozwiniętych, te z nich, które mają wyższe wskaźniki urodzeń, mają większe możliwości rozwoju. Innymi słowy potwierdza się, że ludność jest bogactwem, a nie czynnikiem ubóstwa.
4. Inną budzącą niepokój dziedziną są choroby pandemiczne, takie jak na przykład malaria, gruźlica i AIDS, które w takiej mierze, w jakiej atakują ludność w wieku produkcyjnym, wywierają poważny wpływ na pogarszanie się ogólnych warunków kraju. Próby łagodzenia skutków, jakie te choroby powodują wśród ludności, nie zawsze przynoszą znaczące wyniki. Zdarza się, że aby stawić czoło tym pandemiom, kraje, w których one występują, stają się ofiarami szantażu ze strony tych, którzy uzależniają pomoc ekonomiczną od polityki wrogiej życiu. Szczególnie trudno jest walczyć z AIDS, dramatyczną przyczyną ubóstwa, jeśli nie uwzględnia się problemów moralnych, z którymi jest związane rozprzestrzenianie się wirusa. Należy prze-de wszystkim organizować kampanie mające na celu wychowywanie zwłaszcza młodych do seksualności w pełni odpowiadającej godności osoby; tego typu inicjatywy przyniosły już znaczące rezultaty, przyczyniając się do spowolnienia rozprzestrzeniania się AIDS. Następnie trzeba umożliwić również ubogiej ludności dostęp do leków oraz do niezbędnej opieki medycznej, co implikuje zdecydowane popieranie badań naukowych w dziedzinie medycyny i poszukiwania nowych terapii, jak również elastyczne stosowanie, w razie konieczności, międzynarodowych norm dotyczących praw własności intelektualnej, tak aby zagwarantować wszystkim niezbędną opiekę zdrowotną na poziomie podstawowym.
5. Trzecią dziedziną, która jest brana pod uwagę w programach walki z ubóstwem i ukazuje jej nieodłączny wymiar moralny, jest ubóstwo dzieci. Kiedy ubóstwo spada na rodzinę, najbardziej bezbronnymi jego ofiarami stają się dzieci: prawie połowa tych, którzy żyją dziś w skrajnym ubóstwie, to dzieci. Gdy patrzymy na ubóstwo od strony dzieci, za priorytetowe trzeba uważać te cele, które dotyczą ich bezpośrednio, takie jak na przykład: opieka nad matkami, szkolnictwo, dostęp do szczepionek i podstawowej opieki zdrowotnej, dostęp do wody pitnej, ochrona środowiska, a przede wszystkim obowiązek ochrony rodziny oraz stabilności jej wewnętrznych więzi. Gdy rodzina ulega osłabieniu, nieuchronnie cierpią na tym dzieci. Jeśli nie zapewni się ochrony godności kobiety i matki, skutki znów poniosą dzieci.
6. Czwartym zagadnieniem, które z moralnego punktu widzenia zasługuje na szczególną uwagę, jest zależność między rozbrojeniem a rozwojem. Niepokojem napawa aktualny poziom globalnych wydatków na zbrojenie. Jak już podkreślałem, bywa, że « ogromne zasoby materialne i ludzkie przeznaczane są na wydatki wojskowe i zbrojeniowe faktycznie kosztem projektów rozwoju narodów, zwłaszcza najuboższych i potrzebujących pomocy. I jest to sprzeczne z ideą zawartą w Karcie Narodów Zjednoczonych, która zobowiązuje wspólnotę międzynarodową, a szczególnie państwa, do ,,umacniania stabilności i obrony pokoju oraz bezpieczeństwa międzynarodowego przy minimalnym wykorzystywaniu światowych zasobów ludzkich i ekonomicznych na zbrojenia'' (art. 26) ».6
Ten stan rzeczy nie ułatwia, a wręcz poważnie utrudnia osiągnięcie ważnych celów w rozwoju, jakie stawia sobie wspólnota międzynarodowa. Ponadto nadmierny wzrost wydatków na cele militarne zwiększa ryzyko przyspieszenia wyścigu zbrojeń, który jest przyczyną niedorozwoju i desperacji, w paradoksalny sposób stając się czynnikiem niestabilności, napięć i konfliktów. Jak słusznie powiedział mój czcigodny poprzednik Paweł VI, « rozwój jest nowym imieniem pokoju ».7 Państwa wezwane są zatem do poważnego zastanowienia się nad głębszymi przyczynami konfliktów, których podłożem jest niesprawiedliwość, i do odważnej samokrytyki. Jeśli uda się osiągnąć poprawę stosunków, powinno to pozwolić na zredukowanie wydatków na zbrojenia. Zaoszczędzone środki będzie można przeznaczyć na projekty rozwoju obejmujące najbiedniejsze osoby i narody. Wysiłki w tym kierunku sprzyjają budowaniu pokoju w rodzinie ludzkiej.
7. Piąta kwestia związana z walką z ubóstwem materialnym dotyczy obecnego kryzysu żywnościowego, który uniemożliwia zaspokojenie podstawowych potrzeb. Kryzys ten znamionuje nie tyle niewystarczająca ilość pożywienia, ile trudność dostępu do niego i zjawiska spekulacyjne, a zatem nieskuteczność instytucji politycznych i ekonomicznych, które nie potrafią zaradzić potrzebom i sytuacjom kryzysowym. Niedożywienie może powodować również poważne szkody w kondycji psychofizycznej ludności, pozbawiając wiele osób energii koniecznej do tego, aby bez specjalnej pomocy wyjść z sytuacji ubóstwa. Przyczynia się to do zwiększenia dysproporcji, wywołując reakcje, które mogą być gwałtowne. Wszystkie dane dotyczące stanu relatywnego ubóstwa w ostatnich dziesięcioleciach wskazują, że narasta rozdział między bogatymi a biednymi. Głównymi przyczynami tego zjawiska są niewątpliwie, z jednej strony zmiany technologiczne, z których korzyści skupiają się na najwyższym poziomie podziału dochodu, a z drugiej, dynamika cen produktów przemysłowych, które rosną o wiele szybciej niż ceny produktów rolnych i surowców, jakie posiadają kraje uboższe. Zdarza się, że większa część ludności w krajach najuboższych doświadcza dwojakiego rodzaju marginalizacji — z powodu niskich dochodów i jednocześnie wysokich cen.
 
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Walka z ubóstwem a globalna solidarność
 
8. Jedną z głównych dróg budowania pokoju jest globalizacja mająca na celu dobro wspólne całej rodziny ludzkiej.8 Aby zarządzać globalizacją, potrzebna jest jednak mocna solidarność globalna 9 pomiędzy krajami bogatymi i krajami ubogimi, jak też wewnątrz poszczególnych krajów, również bogatych. Konieczny jest wspólny kodeks etyczny,10 którego zasady nie miałyby charakteru tylko umownego, ale byłyby zakorzenione w prawie naturalnym, zapisanym przez Stwórcę w sumieniu każdej istoty ludzkiej (por. Rz 2, 14-15). Czyż każdy z nas nie słyszy w swoim sumieniu wezwania do wnoszenia własnego wkładu we wspólne dobro i umacnianie pokoju społecznego? Globalizacja usuwa pewne przeszkody, co nie znaczy, że nie może tworzyć nowych; zbliża narody, ale bliskość przestrzenna i czasowa sama w sobie nie tworzy warunków do prawdziwej jedności i autentycznego pokoju. Globalizacja może dostarczyć skutecznych narzędzi pozwalających zaradzić marginalizacji ubogich na całej kuli ziemskiej jedynie wtedy, gdy każdy człowiek będzie czuł się osobiście zraniony przez istniejące w świecie niesprawiedliwości i związane z nimi naruszanie praw człowieka. Kościół, który jest « znakiem i narzędziem wewnętrznego zjednoczenia z Bogiem i jedności całego rodzaju ludzkiego » 11 nadal będzie dokładał starań, aby zostały przezwyciężone niesprawiedliwości i nieporozumienia i by można było budować świat bardziej pokojowy i solidarny.
9. W dziedzinie handlu międzynarodowego i transakcji finansowych zachodzą dziś procesy, które pozwalają na pozytywne połączenie ekonomii, co przyczyni się do polepszenia ogólnej sytuacji; lecz istnieją również procesy przeciwne, które dzielą i marginalizują narody, stwarzając niebezpieczne przesłanki wojen i konfliktów. W kolejnych dziesięcioleciach po drugiej wojnie światowej międzynarodowy rynek dóbr i usług wzrastał nadzwyczaj szybko, z bezprecedensową dynamiką. Duża część światowego handlu objęła kraje od dawna uprzemysłowione, do których dołączyło wiele krajów rozwijających się, które zyskały na znaczeniu. Są jednak inne kraje o niskim dochodzie, które nadal doświadczają dotkliwie pozostawienia ich na marginesie transakcji handlowych. Na ich rozwoju negatywnie odbił się odnotowany w ostatnich dziesięcioleciach szybki spadek cen produktów podstawowych, które stanowią prawie całość ich eksportu. W tych krajach, w dużej części afrykańskich, uzależnienie od eksportu produktów podstawowych w dalszym ciągu stanowi silny czynnik ryzyka. Chciałbym tu ponowić apel, aby wszystkie kraje miały te same możliwości dostępu do światowego rynku, bez wykluczania i marginalizacji.
10. Podobne spostrzeżenia można uczynić w odniesieniu do dziedziny finansów, która dotyczy jednego z podstawowych aspektów zjawiska globalizacji, dzięki rozwojowi elektroniki i polityce liberalizacji przepływu pieniądza między różnymi krajami. Najważniejsza obiektywnie funkcja systemu finansowego, a mianowicie długoterminowe wspieranie możliwości inwestycji, czyli rozwoju, okazuje się dzisiaj jak nigdy słaba: negatywny wpływ wywiera na nią system transakcji finansowych – na poziomie krajowym i globalnym – opartych na logice krótkoterminowości, który stawia sobie za cel zwiększenie wartości aktywów finansowych i koncentruje się na technicznych aspektach zarządzania różnymi formami ryzyka. Również obecny kryzys pokazuje, że działalnością finansową kieruje czasami logika mająca za punkt odniesienia wyłącz- nie samą siebie, a nie biorąca pod uwagę, na dłuższą metę, dobra wspólnego. Zredukowanie celów finansowych operatorów globalnych w bardzo krótkim terminie zmniejsza rolę finansów, jaką jest budowanie pomostu między teraźniejszością, by wspierać tworzenie nowych możliwości produkcji i pracy w długim okresie. Działalność finansowa obliczona na krótki i bardzo krótki okres staje się niebezpieczna dla wszystkich, także dla tych, którym przynosi zyski w momentach euforii finansowej.12
11. Z tego wszystkiego wynika, że walka z ubóstwem wymaga współpracy zarówno na płaszczyźnie gospodarczej, jak i prawnej, która pozwoli wspólnocie międzynarodowej, a zwłaszcza krajom ubogim, znaleźć i wprowadzić w życie zgodne rozwiązania dla zaradzenia problemom, o których mowa, poprzez tworzenie skutecznych ram prawnych ekonomii. Walka ta wymaga ponadto bodźców do tworzenia sprawnych i efektywnych instytucji, jak też wsparcia w zwalczaniu przestępczości i upowszechnianiu kultury praworządności. Z drugiej strony, nie da się zaprzeczyć, że polityka o charakterze wyraźnie opiekuńczym jest u źródeł wielu porażek w dziedzinie pomocy krajom ubogim. Obecnie wydaje się, że prawdziwym projektem średnio i długoterminowym jest inwestowanie w kształcenie osób oraz rozwijanie w zintegrowany sposób swoistej kultury inicjatywy. Choć aktywność ekonomiczna potrzebuje sprzyjających warunków do rozwoju, nie znaczy to, że należy odwrócić uwagę od problemów dochodu. Jakkolwiek słusznie zostało podkreślone, że wzrost dochodu pro capite nie może być absolutnym celem działalności polityczno-ekonomicznej, nie można jednak zapominać, że stanowi on ważne narzędzie w skutecznej walce z głodem i skrajnym ubóstwem. Patrząc z tego punktu widzenia należy wyzbyć się iluzji, że polityka czystej redystrybucji istniejącego bogactwa może definitywnie rozwiązać problem. W nowoczesnej bowiem ekonomii wartość bogactwa w decydującej mierze zależy od zdolności wytworzenia dochodu obecnie i w przyszłości. Tworzenie wartości jawi się więc jako niezbędny wymóg, który trzeba brać pod uwagę, jeśli się chce w sposób skuteczny i trwały zwalczyć ubóstwo materialne.
12. Wreszcie postawienie na pierwszym miejscu ludzi ubogich wymaga od głównych uczestników rynku międzynarodowego przyznania należytego miejsca właściwej logice ekonomicznej, a od podmiotów instytucjonalnych właściwej logice politycznej oraz właściwej logice współdziałania zdolnej dowartościować społeczeństwo lokalne i międzynarodowe. Same organizmy międzynarodowe uznają dziś, że cenne i korzystne są inicjatywy gospodarcze społeczeństwa bądź lokalnych administracji w zakresie ratowania i integrowania w społeczeństwie tych grup ludności, które często żyją poniżej progu skrajnego ubóstwa, a równocześnie trudno do nich dotrzeć z urzędową pomocą. Historia rozwoju gospodarczego XX wieku uczy, że dobra polityka rozwojowa uzależniona jest od odpowiedzialności ludzi i tworzenia pozytywnych synergii pomiędzy rynkami, społeczeństwem obywatelskim i państwami. Szczególnie społeczeństwo cywilne odgrywa istotną rolę w każdym procesie rozwoju, ponieważ rozwój jest zasadniczo zjawiskiem kulturowym, a kultura rodzi się i rozwija w sferze działania obywateli.13
13. Jak powiedział mój czcigodny poprzednik Jan Paweł II, cechą globalizacji « jest bardzo wyraźna dwuznaczność »,14 powinna więc być zarządzana z roztropną mądrością. Jednym z wymiarów tej mądrości jest branie pod uwagę przede wszystkim potrzeb ubogich na ziemi, przezwyciężenie skandalu dysproporcji istniejącej między problemami ubóstwa a środkami, jakie stosują ludzie, aby się z nimi zmierzyć. Dysproporcja ta przejawia się tak w porządku kulturowym i politycznym, jak też moralnym i duchowym. Często bowiem zatrzymujemy się na powierzchownych i instrumentalnych przyczynach ubóstwa, nie docierając do tych, które kryją się w ludzkim sercu, jak chciwość i ciasnota horyzontów. Problemy rozwoju, pomocy i współpracy międzynarodowej próbuje się rozwiązywać czasami bez prawdziwego za angażowania osób, tylko jako problemy techniczne, z którymi można się uporać przez stworzenie struktur, doprecyzowanie umów taryfowych, czy uruchomienie anonimowego finansowania. Tymczasem do walki z ubóstwem potrzeba kobiet i mężczyzn, którzy żyją głębokim duchem braterstwa i są zdolni towarzyszyć osobom, rodzinom i wspólnotom na drogach prawdziwego rozwoju ludzkiego.
 
Zakończenie
 
14. W Encyklice Centesimus annus Jan Paweł II napominał, że musi zniknąć « ten typ mentalności, która ubogich — ludzi i narody — traktuje jako ciężar i jako dokuczliwych natrętów, roszczących sobie pretensje do użytkowania tego, co wytworzyli inni. (...) Ubodzy — pisał — domagają się prawa do uczestnictwa w użytkowaniu dóbr materialnych i chcą, aby wykorzystano ich zdolność do pracy w budowaniu świata sprawiedliwszego i szczęśliwszego dla wszystkich ».15 W obecnym globalnym świecie jest coraz bardziej oczywiste, że pokój buduje się tylko wtedy, gdy zapewni się wszystkim możliwość słusznego wzrostu: bowiem wypaczenia niesprawiedliwych systemów wcześniej czy później zażądają zdania rachunku od wszystkich. Tylko głupota może zatem prowadzić do zbudowania złotego domu, wokół którego jest pustynia albo zniszczenie. Sama globalizacja nie jest zdolna zbudować pokoju, a w wielu przypadkach jest wręcz powodem podziałów i konfliktów. Okazuje się raczej, że musi być ona ukierunkowania na cel, jakim jest głęboka solidarność, która ma na względzie dobro każdego z osobna i wszystkich. W tym sensie globalizacja powinna być postrzegana jako dobra okazja do osiągnięcia czegoś ważnego w walce z ubóstwem i do przeznaczenia na rzecz sprawiedliwości i pokoju zasobów, do tej pory nie do pomyślenia.
15. Przedmiotem zainteresowania społecznej nauki Kościoła była zawsze sytuacja ubogich. W czasach Encykliki Rerum novarum, w nowym społeczeństwie przemysłowym, byli nimi zwłaszcza robotnicy; nauczanie społeczne Piusa XI, Piusa XII, Jana XXIII, Pawła VI i Jana Pawła II wskazywało na nowe rodzaje ubóstwa, w miarę jak horyzont kwestii społecznej rozszerzał się tak bardzo, że przyjął rozmiary światowe.16 To rozszerzenie kwestii społecznej do rozmiarów globalnych musi być brane pod uwagę nie tylko w aspekcie wzrostu ilościowego, lecz także w sensie jakościowym, jako potrzeba głębszej refleksji nad człowiekiem i potrzebami ludzkiej rodziny. Dlatego Kościół, śledząc uważnie współczesne zjawiska globalizacji i ich wpływ na różne typy ludzkiego ubóstwa, wskazuje nowe aspekty kwestii społecznej, nie tylko w odniesieniu do ich wymiarów, ale również do ich głębi, dotyczą one bowiem tożsamości człowieka i jego odniesienia do Boga. Są to zasady nauki społecznej, które mają na celu naświetlenie związków pomiędzy ubóstwem i globalizacją i nadawanie działaniom takiego kierunku, by służyły budowaniu pokoju. Wśród tych zasad w sposób szczególny należy przypomnieć « miłość preferencyjną na rzecz ubogich » 17 w świetle prymatu caritas, którego świadectwem jest cała tradycja chrześcijańska, poczynając od pierwotnego Kościoła (Dz 4, 32-36; 1 Kor 16, 1; 2 Kor 8-9; Ga 2, 10).
« Stanąć więc każdemu trzeba na właściwym stanowisku i to jak najprędzej » napisał w 1891 r. Leon XIII i dodał: « Co się zaś Kościoła tyczy, to nigdy nie braknie jego w tej sprawie pomocy ».18 Ta świadomość również dzisiaj przyświeca podejmowanym przez Kościół działaniom na rzecz ubogich, w których widzi Chrystusa,19 słysząc nieustannie brzmiące w sercu polecenie skierowane przez Księcia Pokoju do Apostołów: « Vos date illis manducare – wy dajcie im jeść » (Łk 9, 13). Wierna temu wezwaniu swego Pana, wspólnota chrześcijańska będzie zatem nieustannie wspierać rodzinę ludzką w inicjatywach twórczej solidarności, nie tylko po to, by dzielić się tym, co zbywa, ale by przede wszystkim zmieniać « style życia, modele produkcji i konsumpcji, utrwalone struktury władzy, na których opierają się dziś społeczeństwa ».20 Chciałbym dzisiaj, na początku tego nowego roku, skierować do każdego ucznia Chrystusa i do wszystkich ludzi dobrej woli gorący apel o otwarcie serca na potrzeby ubogich oraz o czynienie wszystkiego, co praktycznie możliwe, aby przychodzić im z pomocą. Niezaprzeczalnie prawdziwe jest bowiem twierdzenie, że « zwalczanie ubóstwa jest drogą do pokoju ».
 
Watykan, 8 grudnia 2008 roku.
DRUKARNIA WATYKAŃSKA
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